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En Église, témoignons de la joie, en Jésus, Dieu-Sauveur !

Publié le 16 août 2024

Homélie – Solennité de l’Assomption de la Vierge Marie –  15 août 2024

Élisabeth, la cousine plus âgée, qui enfin attend un enfant, s’étonne de la visite de Marie, et elle se réjouit. Marie, qu’elle reconnaît déjà comme la mère du Seigneur, le Sauveur, lui fait, de la part de Dieu, un don généreux de sa visite. Une visite si affectueuse et dévouée.

Marie lui porte justement la présence du Sauveur, son enfant à naître.

Visite merveilleuse qui remplit de joie l’autre enfant, le petit Jean, dans le sein de sa mère : il bondit d’allégresse. Et Élisabeth, remplie de l’Esprit Saint, en témoigne. Elle s’étonne de cette visite qui, pourtant, la comble. Elle reconnaît que Marie est bienheureuse d’avoir cru que, ce que Dieu lui a annoncé par son messager, allait se réaliser. Alors Marie exprime sa louange au Seigneur dans l’exultation en Dieu-Sauveur… tout en témoignant, dans sa prière de louange, de l’action de Dieu : il s’est penché sur elle, humble servante du Seigneur, il est miséricordieux, d’âge en âge ; il renverse les orgueilleux, les puissants ; il élève le humbles et comble de bien les affamés, il relève tout le peuple d’Israël, serviteur de Dieu…

C’est le monde renversé : les puissants sont renversés, les humbles élevés. L’amour de Dieu est révélé de manière définitive en Jésus, Jésus, Dieu-Sauveur. Marie le porte, dans sa visite : c’est Jésus qu’elle va donner au monde, dans la naissance. C’est prodigieux : le Fils de Dieu, mis au monde, pour nous, pour tous.

Désormais, Dieu habite parmi nous : en Jésus, il est devenu l’un de nous, il va nous conduire sur les chemins de notre vie vers la vie qui ne finit pas, la vraie vie, dans l’amour fraternel, dont la source est en Dieu, Dieu, lui-même. Dieu est amour.

Aujourd’hui, nous fêtons justement la montée de Marie, Mère de Jésus, non plus en hâte vers les montagnes de Judée pour visiter sa cousine Élisabeth, mais sa montée définitive dans la gloire de Dieu. A la suite immédiate de Jésus, le premier ressuscité, elle entre dans la Vie, avec tout son être corporel et spirituel… comme nous, plus tard, au dernier jour, après que nous aurons traversé la mort, vers la lumière de la résurrection.

Nous avons raison de fixer notre attention sur elle, Marie notre Mère, celle qui s’efface, qui se déclare seulement la servante du Seigneur, humblement à sa place, élevée à cette union prodigieuse avec Dieu. En Dieu, elle continue d’être notre Mère, notre Mère à tous, puisque Jésus, quand il eut tout donné avant son dernier souffle, a confié sa Mère au disciple, qui nous représentait tous dans cet abandon, et il nous a donnés nous-mêmes à sa Mère.

Comme il est bon, en ce jour de joie, de l’honorer, d’apprendre avec elle à nous donner nous-mêmes au Christ et par lui, au Père, dans l’Esprit Saint… et d’abord, dans la simplicité et l’humilité, dans l’esprit de service désintéressé, surtout dans la joie d’exalter le Seigneur et d’exulter en lui…

Commençons par la louange : c’est, dans nos pauvretés acceptées, la clé qui ouvre nos cœurs. Bénissons le Seigneur. Faisons monter vers lui nos louanges. Rappelons-nous les signes de son amour qu’il nous manifeste, et que nous avons perçus, les gestes fraternels qui nous ont touchés. Et reconnaissons sa présence.

Ensuite, dans le mouvement de notre esprit vers Jésus, le Sauveur, nous nous laisserons, encore, conduire, et même avec d’autres épreuves, nous reconnaîtrons que la miséricorde du Seigneur s’étend d’âge en âge, et qu’il se souvient toujours de son amour, même dans les situations extrêmes. C’est d’ailleurs ainsi que, comme Marie, nous poursuivons notre pèlerinage dans la foi.

Situations extrêmes que connaissaient les premiers chrétiens dans les persécutions violentes, et dont souffrent beaucoup de personnes aujourd’hui dans le monde.

Le livre de l’Apocalypse exprime, dans un langage codé, compréhensible au peuple de la Bible, que Dieu est déjà vainqueur par son envoyé, Jésus, le Sauveur.

Dans la vision, l’arche d’alliance, signe de la présence de Dieu, est là avec l’image de la femme : c’est le peuple, avec qui Dieu a fait alliance, alliance nuptiale ; c’est le nouveau peuple de Dieu, l’Église, qui a engendré l’enfant. Cet enfant est enlevé au ciel. Comprenons : le Christ est ressuscité. Et la femme qui engendre l’humanité nouvelle, l’Église s’enfuit au désert, dans les réalités de ce monde, en lutte contre les forces mauvaises, contre l’inspirateur du mal, figuré par le dragon….

Bien sûr, en cette femme présentée dans cette vision de l’Apocalypse, nous reconnaissons Marie, Mère de Jésus. Elle est la véritable arche d’alliance… Et, puisque Marie est l’image de l’Église, le peuple de Dieu renouvelé, l’image parfaite de l’Église à venir, nous la fêtons aujourd’hui : c’est elle qui guide et soutient l’espérance du peuple de Dieu encore en chemin.

Qu’elle nous renouvelle dans l’espérance. Et qu’elle nous communique sa hâte de se mettre au service de nos frères et de nos sœurs, et son ardeur pour témoigner de la joie en Jésus, Dieu-Sauveur.

Père Daniel Bertaud

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